LES KATAS
Il est absolument certain que si Me J.KANO a conçu les Katas, c'est dans le but de faire ressortir, à l'occasion de ces exercices, les différents principes dont on trouvera l'application dans l'Uchi Komi, dans le Randori et dans la compétition.
Chaque Kata permet d'étudier des formes différentes mais; tous ont un trait commun, à savoir, que pour agrémenter, susciter un intérêt dans l'étude, le perfectionnement et l'enseignement, ils ont été présentés sous forme de "NO" (pièce de théâtre japonais) ou il y a deux " acteurs ou interprètes " qui ont toujours un rôle identique.
Ils sont conventionnels dans leur déroulement tout en étant empreints de sincérité dans l'exécution, car ils sont toujours le reflet et le simulacre de la compétition qui est une finalité justifiant l'efficacité.
Les deux "acteurs" sont TORI et UKE, TORI étant toujours considéré plus expérimenté que UKE, subit les attaques et les maîtrise toujours.
Les Katas représentent également les principes
moraux et l'esprit de Me J.KANO dont l'essentiel est entraide et
prospérité
mutuelle. En effet, il n'est pas possible de pratiquer le Judo tout
seul, il faut être deux et chacun doit participer coopérer
et aider l'autre.
La convention réside dans le fait que les techniques et l'ordre de déroulement sont pré-déterminés.La forme de ces techniques l'est également et à chaque attaque ou action de UKE correspond une riposte bien définie de TORI, ce qui fait que chaque geste ou mouvement s'enchaîne au mouvement de l'autre et évite les arrêts et l'immobilité.
Leur pratique pour être efficace et apporter les éléments nécessaires au Judo doit être empreinte de précision et de maîtrise du geste ou du mouvement. Son propre contrôle et celui du partenaire doit être absolu, afin de pouvoir utiliser l'action et l'énergie de l'autre dans l'application du principe de non résistance et de non opposition (céder pour vaincre). Il est même possible dans l'absolu de susciter le geste, l'action du partenaire afin de l'utiliser et de pouvoir ainsi se servir de son énergie et de sa puissance en absorbant son attaque.
Ils illustrent des formes et des principes différents malgré leurs points communs:
Le NAGE NO KATA. Les projections par les différentes formes de techniques et également les différentes manières de projeter ainsi que les chutes.
La pratique et l'exécution des katas ne peut se faire que dans une certaine attitude et un état de concentration, une position bien définie.
Avant la réalisation de l'exercice et des techniques,
le plus important c'est d'être en mesure et
en condition de les réaliser.
Ceci n'est possible que par une forme d'esprit, condition de "vie"
(mobilité) et pas uniquement par des gestes inutiles, si ce
ne sont que des gestes au lieu des actions similaires à la compétition
ou au randori. Travail du corps et de l'esprit, sans cela tout le reste
n'est rien.
Le KATAME NO KATA. Les contrôles au sol par les immobilisations,
les Arm lock et les étranglements. Le NAGE
NO KATA et le KATAME NO KATA étaient à l'origine exécutés
à la suite l'un de l'autre et avaient l'appellation de
RANDORI NO KATA.
Le GONOSEN NO KATA. Peu pratiqué en tant que Kata est un exercice de contre prises. Il pourrait servir de modèle pour l'utilisation par TORI de l'action et de l'énergie de UKE.
On peut percevoir trois manières différentes d'exécuter
le GO NO SEN NO KATA, suivant l'interprétation:
1) Une forme un peu statique. Le contrôle de l'attaque de UKE
en la bloquant et la contre prise après.
2) Le contrôle de l'attaque de UKE et la contre prise en même
temps que son attaque.
3) Le contrôle de "l'intention" de l'attaque de UKE ou l'anticipation
et l'utilisation de sa préparation pour contrer,
c'est à dire l'utilisation de son énergie par la mobilité
de TORI et par la perception de la première
intention d'attaque. Cette manière est sans doute la plus
intéressante mais aussi la plus subtile et la plus difficile
également. A la limite elle impliquerait de la
part de TORI presque une sollicitation à l'attaque de UKE par son
attitude, et sa position.
Le KIME NO KATA: Forme de défense ou l'on trouve un peu plus l'idée de "NO" ou UKE est censé rendre une visite amicale à TORI et laisse ses armes à la porte de TORI en entrant dans la maison. Dans le KIME No KATA avec l'idée de défense , il y a l'idée de lesquive suivie du contrôle et de la maîtrise de UKE soit par un Atemi, un Arm Lock, un étranglement ou une projection.
Encore une fois, l'esquive de TORI doit être rigoureusement la suite ou l'anticipation de l'attaque de UKE à laquelle elle doit s'enchaîner sans aucune hésitation ni arrêt. A aucun moment il n'y a d'opposition ni de blocage.
Le JUNO KATA: Forme de la souplesse, il suit encore la règle des autres Katas, enchaînement des gestes ou actions de TORI avec les attaques de UKE. Les esquives également, le geste de TORI suit ou anticipe le geste de UKE et celui de UKE suit celui de TORI pour finalement se terminer par la maîtrise de UKE par TORI. Les esquives cette fois sont possibles par la souplesse de UKE qui va jusqu'à la limite de ses possibilités extrêmes pour compenser l'action de TORI avant de marquer son abandon soit sur les Arm lock, soit sur les extension, soit sur les débuts de projection.
Le KOSHIKI NO KATA: de loin
le plus difficile àprès le NAGE NO KATA. Il exige également
comme les autres Katas
une précision d'enchaînement entre les attaques de UKE,
les défenses de TORI aux moindres actionsde UKE.
Il est certain que c'est le KATA qui apporte le plus d'éléments
dans l'attitude, le contrôle et la défense
dans la subtilité des enchaînements et des actions
à mener jusqu'au déséquilibre extrême
de UKE, qui n'a plus d'autre ressource que
de chuter, alors qu'il n'est jamais projeté, il est seulement
amené au déséquilibre maximum puis contrôle
et lâché;
UKE doit particulèrement étudier la forme de sa chute,
qu'il fait en réalité volontairement pour ne pas se blesser,
car en plus ce Kata est censé se faire en armure lourde, c'est ce
qui en fait sa lenteur.
UKE et TORI doivent particulièrement surveiller leur position,
attitude et déplacement car ils risqueraient d'être
entraînés dans un mauvais sens par le poids considérable
de l'armure.
L'ITSU TSU NO KATA. kata des cinq principes. Peu connu et peu pratiqué en FRANCE.
Il existe encore d'autres Katas.
Le GOSHIN JITSU. Un Kata de Jiu Jitsu qui vient en complément des formes de défense de KIME NO KATA
Le NA NATSU NO KATA . Exploitant le principe de l'eau, l'ondulation et le ressac des vagues et imprimant au corps de TORI la souplesse et la puissance des vagues et du ressac. Ce Kata aurait été proposé d'après T.HIRANO en complément et aurait laissé la porte ouverte pour que l'on y apporte une suite. Il existe d'autres Katas au JAPON, ignorés en EUROPE ou peu connus.
Le trait commun à tous les Katas, l'intérêt principal de ces exercices c'est la liaison étroite entre les actions de UKE et celles de TORI. L'anticipation de TORI aux attaques de UKE par une esquive suivie d'un contrôle dans la direction de cette attaque et surtout pas dans l'opposition de celle-ci
Chacun peut trouver une source de progrès par l'interprétation
dans la pratique et la recherche des éléments d'efficacité
sans pour cela modifier ni l'esprit ni la forme initiale des Katas.
I. CORREA.
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